Dès le début, la vie n’est pas facile quand on naît bleue, c’est sûr, où qu’on naisse, même pour une orang-outang. Abandonnée par sa mère, élevée par une éléphante, rejetée encore par ses copains, exploitée par les humains… Heureusement Ponga a de la vitalité à revendre, elle y croit, ne se laisse pas faire et s’en sort bien. Elle parle toutes les langues, elle danse, elle chante… Elle nous raconte sa vie de joli monstre tambour battant, nous parle de différence et de tolérance, entre clownerie et music-hall. Elle fait de ce texte fantastique, de cette histoire folle de couleur bizarre, un pamphlet jubilatoire à l’énergie communicative, qui ouvre le monde à tous les possibles, une ode à nos belles singularités, qu’on soit bleu jaune vert, avec ou sans poil.
Jean-Michel Rabeux parle du spectacle :
« C’est quoi une couleur de peau, une couleur de poil ? C’est quoi une horde, une communauté, une famille, une mère ? C’est quoi l’argent, la rapacité ? Et puis aussi, c'est quoi une fille ? On ne dit jamais UNE orang-outang, c’est toujours UN, c’est toujours mâle. Comment on se dépatouille de la violence quand on est une fille ? Fille ou garçon, comment on se dépatouille de la cupidité incompréhensible des humains ? De leur cruauté ? Et c’est quoi un humain ? C’est quoi un animal ? C’est quoi moi ? C’est quoi ma morale ? Mon respect des autres ? De moi-même ?
Le spectacle est une façon de stand-up pour le texte, de clownerie pour le corps. L’actrice est toute couverte d’une magnifique fourrure bleu pétant, elle sait parler l’éléphant, elle joue du tam-tam, elle se gratte les fesses comme une singe, rugit comme une lionne, danse comme une gazelle. Elle parle cru parce que rien n’amuse plus les enfants que cette transgression des règles de l’École, que seul le Théâtre leur accorde. Tout est fait pour les faire rire, j'aime tellement les entendre éclater, hurler en trépignant de rire sur leurs sièges. Évidemment ça se terminera bien, on a envie qu’ils soient heureux. Par les temps qui courent ça tombe bien. »
Trois représentations seront proposées pour les publics scolaires.
Durée : 55 minutes.
Distribution
- Texte et mise en scène : Jean-Michel Rabeux
- Avec : Pauline Jambet
- Lumières : Jean-Claude Fonkenel
- Costumes : Sophie Hampe
- Assistant à la mise en scène : Vincent Brunol
- Régie son : Quentin Degris
Production déléguée La Compagnie.
Coproduction La Compagnie, Théâtre d’Angoulême – Scène nationale.
Spectacle créé le 28 septembre 2020 au LoKal, espace de fabrique de La Compagnie – Saint-Denis.
La Compagnie est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Ile-de-France et soutenue par la région Ile-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle, et par le département de la Seine-Saint-Denis.
Presse
Pour l’heure, un conte de Jean-Michel Rabeux, philosophe et dramaturge, autour d’un drôle d’animal qui émeut et fait sourire et parle subtilement de la différence et de la tolérance.
Nathalie Simon – Figaroscope – 07/10/2020
Une fable édifiante sur l’intolérance portée par une actrice qui déménage. Au poil pour les petits comme pour les ados. [...] Sur scène il n'y a rien. Rien d'autre qu'un peu de lumière et bientôt une actrice qui, ses yeux rieurs plantés dans les nôtres, enfile une invraisemblable pelisse bleue électrice comme on endosse un rôle en haranguant le public, qu'elle embarque dans le sillage des mots jusqu'à Sumatra, Java, Bornéo... pour y planter le décor d'un conte philosophique où derrière cette histoire de couleur de poil impossible on entend couleur de peau, problème de genre, respect de l'autre et de la planète, cupidité des hommes, destruction...
Maïa Bouteillet – Paris Mômes – 10/10/2020