« L'Avenir est une zone à défendre » - Notre Dame des Landes
NOTE D'INTENTION
L’Avenir est un poème dramatique écrit et interprété par Clément Bondu, accompagné par les musiciens Yann Sandeau et Jean-Baptiste Cognet, dans une performance théâtrale mêlant musiques électroniques et expérimentations visuelles conçues à partir des photographies argentiques noir et blanc de l’auteur - expérience se voulant magnétique, confinant à l’hypnose. Dans l’héritage de Howl d’Allen Ginsberg, La Terre vaine de T.S. Eliot, ou encore La jetée de Chris Marker, le texte, aux accents prophétiques et d’un lyrisme noir, raconte l’errance des Nouveaux Tsiganes, réfugiés d’une catastrophe inconnue forcés de poursuivre un voyage sans fin à travers les décombres d’une Europe dévastée, au milieu des paysages désertés, au hasard des contrôles et des frontières. Réflexion en creux sur les désastres du capitalisme (destruction du vivant, violences migratoires, accidents nucléaires...) le poème se fait alors chant de mémoire et d’exil, élégie à la beauté fragile du vivant. Ainsi, depuis l'étrange chambre 411 d’un hôtel soviétique aux airs abandonnés, le narrateur entreprend de raconter son voyage aux côtés des Nouveaux Tsiganes, témoignage du passé à l’usage des générations futures. Comme une incantation dédiée à ce seul horizon : l'avenir.
Clément Bondu, mars 2018
Poème aux accents prophétiques et d’un lyrisme noir, l'Avenir raconte l’errance des « Nouveaux Tsiganes », réfugiés d'un genre nouveau, forcés de poursuivre un voyage sans fin à travers les décombres d'une Europe dévastée. Égarés au milieu de paysages déserts, au hasard des contrôles et des frontières, et jusqu'à la mystérieuse chambre 411 d'un hôtel soviétique désaffecté, le narrateur nous raconte leur exode, témoignage des inquiétudes de son temps à l'usage des générations futures. Une expérience magnétique, confinant à l’hypnose.
Distribution
- Texte, conception et interprétation : Clément Bondu
- Composition et interprétation musicales : Jean-Baptiste Cognet
- Composition et interprétation musicales : Yann Sandeau
- Voix off : Isabel Aimé Gonzalez Sola
Production : Année zéro
Co-production :
L’Onde-Centre d’Art de Vélizy
Avec l'aide au projet de la DRAC Ile-de-France.
Avec le soutien de la Ville de Paris, de la Spedidam, de l'Adami, des Plateaux Sauvages (Paris), de Montévidéo (Marseille), et du TNG (Lyon). L’auteur a bénéficié d’une résidence d’écriture de trois mois à Madrid en partenariat avec la Ville de Paris et l’Institut Français de Madrid (2017). L’auteur est en résidence aux Plateaux sauvages (Paris) entre 2017 et 2019.
Texte lauréat de l’aide à la création ARTCENA, « dramaturgies plurielles ».
Presse
"Le milieu théâtral ne l’aura pas vu venir. Avant de venir créer aux Plateaux Sauvages une performance crépusculaire autour de son poème dramatique L’Avenir, Clément Bondu a en effet surtout évolué dans la sphère musicale, avec son groupe Memorial* et sa compagnie Année Zéro. Les occasions de le découvrir en 2019 ne manqueront pas..."
- Palmarès 2018 Scènesweb - Anaïs Heluin
Sauvé des eaux troubles d'une planète à l'agonie
"Après Lou Wenzel et Olivier Balazuc avec Max Gericke ou du pareille au même, c’est au jeune et talentueux, Clément Bondu d’inaugurer les plâtres des Plateaux Sauvages. Alors qu’il répète L’Avenir, pièce qu’il a écrite et présente pour une dizaine de dates du 1er au 12 octobre 2018, il a accepté d’ouvrir les portes du studio pour un premier filage. La salle est vide. Sur le plateau, le comédien se tient debout entouré de deux musiciens. Quelques techniciens s’installent çà et là sur les gradins amovibles pour les derniers réglages. Le noir se fait. Une voix microtée dont les graves ont été exagérés rompt le silence et entame une litanie « techno ». Les mots semblent sortis d’outre-tombe. Histoire d’anticipation, futur proche apocalyptique, le jeune homme, presque immobile, conte un drame écologique. Paris n’est plus. Il faut évacuer. La ville est devenue hostile, inhabitable. La musique techno, les lumières aveuglantes finissent de nous plonger au cœur de ce drame humain, de cet exil obligatoire. Vision sombre, funeste, Clément Bondu, vêtu d’un blouson de cuir marron élimé, scande sa prose. Son corps vibre au rythme des beats, des ponctuations de cette cantate mortifère. Sorte de Cassandre des temps à venir, le jeune auteur, enfermé dans un rectangle que dessine des néons, tente de retrouver, malgré les interdits, son amour perdu au détour d’une rue. Imposant une ambiance digne d’un concert électro, qui n’est pas sans rappeler le travail artistique de Julien Gosselin, il réveille nos consciences. Peut-être n’est-il pas trop tard ? Peut-être peut-on encore inverser la vapeur toxique, qui envahit le plateau ? Cri de vie, ode à la nature, il se rêve tel un Nouveau Tsigane, un migrant à rebours qui quitterait l’ancienne terre promise, maintenant ravagée, l’Europe, pour se retrouver à Lampedusa attendant d’être accueilli par ces contrées que fuient actuellement par milliers des hommes, des femmes, des enfants qui craignent pour leur vie. En signant un texte éminemment poétique et politique, le jeune trentenaire questionne l’avenir, secoue nos certitudes et nous entraîne, porté par son chant fait de répétitions, de songes noirs, fantasmagoriques, dans son foisonnant imaginaire, dans une transe hypnotique... Curieux, le regard brillant, il habite son texte et lui donne vie avec une grande énergie. Par sa gentillesse, son optimisme, son intelligence du monde, des choses, Clément Bondu séduit, envoûte. Après quelques réglages, cet artiste à suivre qui en a sous le capot prend le temps de parler de ses projets, notamment de Dévotion, la pièce à 14 personnages qu’il prépare avec les élèves de la promotion 2019 de l’ESAD (École Supérieure d’Art Dramatique de la Ville de Paris), de ses autres envies. Alors, tout comme moi, rendez-vous chambre 411, lieu singulier, chimérique, situé entre un hôtel soviétique désaffecté et les Plateaux Sauvages où notre héros romantique a posé un temps ses valises, et laissez-vous embarquer dans ce voyage autant noir qu’empli d’espoir."
- 3 octobre 2018, Reportage réalisé par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore