Accueilli la saison dernière avec la compagnie Iéto dans le spectacle Pour hêtre Itamar Glucksmann revient avec Ron Beeri pour un duo improbable de haut vol.
Lazuz (bouger en Hébreu) est une rencontre dynamique entre un acrobate et un jongleur qui tentent de réunir ces deux disciplines pourtant si éloignées. En équilibre entre conflit et collaboration, chacun « bouge » l’autre, le sort de sa zone de confort, le pousse vers une rencontre « mouvementée ». Parfois ludique, toujours excitante, souvent drôle, tous deux mettent en scène leur complicité étrange mais pourtant unique.
Itamar Glucksmann s’est formé à la danse et à l’acrobatie à Jérusalem, Berlin et au Lido de Toulouse.
Ron Beeri s’est formé à la jonglerie dans les rues de son kibboutz du nord d’Israël et s’est ensuite inscrit à la « Dance & Circus University » de Stockholm. En 2013, ils ont fondé la compagnie « Lazuz » , avec pour objectif de combiner leurs deux disciplines dans une approche personnelle du cirque contemporain.
Bouger ensemble
Nous nous sommes rencontrés à Stockholm en 2013 pour travail de recherche dont l’objectif était d’explorer la rencontre entre nos 2 disciplines ou plus exactement, la rencontre entre l’Acrobatie et le Jonglage.
Nous souhaitions trouver un terrain d’entente entre ces 2 techniques qui sont son traditionnellement présentées séparément sur scène. Tout au long de la recherche, nous voulions rester loyaux envers nos disciplines : l’acrobate ne jonglerait pas et vice versa.
Nous avons développé une méthode avec des exercices concrets pour détailler les possibles relations entre chaque disciplines – pouvons-nous nous jouer et bouger dans le même espace au même moment ? Pouvons-nous dépasser nos techniques avec l’aide de l’autre ?
Ces exercices nous ont conduits à créer du matériel qui met en exergue la singularité de chaque discipline mais surtout, nous avons découvert une connexion entre nous, un nouveau langage physique, complexe, pour communiquer, échanger et bouger librement ensemble.
La création du spectacle démarra à proprement parlé quand les limites physiques sont devenues le centre de l’expérience. Les contraintes physiques liées à nos 2 disciplines ont alors commencé à raconter une histoire sur scène poussant les 2 protagonistes à s’adapter l’un à l’autre, à collaborer.
Entre conflit et collaboration
En tant qu’artistes Israélien, il était important pour nous de ne pas tomber dans le cliché de l’artiste Israélien qui traite du conflit Israélo-palestinien. En fait, nous avions même décidé de ne pas parler de conflit du tout.
Notre objectif était simplement de créer un spectacle centré sur la rencontre des techniques de jonglage et d’acrobatie et de souligner comment la collaboration peut nous aider à dépasser nos limites personnelles.
Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé ! Nous avons créé un spectacle où les individus grandissent et évoluent non pas par le soutien de l’autre mais par les incompréhensions, la provocation, l’ignorance de l’autre, autrement dit, par le conflit (ou l’absence de collaboration)
Quand le jongleur jongle avec différentes partie du corps de l’acrobate, il ne lui demande pas sa permission. Chaque individu utilise l’autre pour atteindre son propre but. L’acrobate, pour se sortir de cette situation, doit être créatif et par là même, développe ses possibilités.
Le conflit pousse donc chaque artiste vers ses limites, les fait évoluer, grandir, sert donc au final d’outils pour s’améliorer.
La différence entre travailler avec quelqu’un et utiliser cette personne s’est imposée à nous. Au final, le résultat est le même, le respect en moins, la collaboration ou l’absence de collaboration nous poussent à la créativité.
Après 2 ans de création, nous avons réalisé que la collaboration utilisée dans notre processus de recherche résonnait comme un conflit sur scène. Autrement dit, nous avons collaboré pour créer du conflit.
Distribution
- acrobate : Itamar Glucksmann
- jongleur : Ron Beeri
- création lumière : Mélie Paul-Debuigne et Philip Carcamo
- création sonore : Matthieu Pernaud
Soutiens et résidences : La Maison des Jonglages / la Courneuve – La Grainerie / Balma – Le Lido, Le Lido, centre des arts du cirque de Toulouse – La Fabrique / Université Jean Jaurès Toulouse – Subtopia / Stockholm – Espace Catastrophe / Bruxelles – Swedish art grant comitee.
Presse
«C’est une lucarne sur la rencontre entre deux hommes qui est loin d’aller de soi… L’un, jongleur, obsédé par son monde d’objets volants, communique en manipulant ses massues. L’autre, acrobate, s’exprime à travers le mouvement. De malentendus en questionnements, leur curiosité les amène à une rencontre muette, de laquelle émane l’envie d’aller vers l’autre. - Télérama sortir – oct 2020