Trame de Richard II
Écrite par William Shakespeare en 1595, La vie et la mort du roi Richard II, raconte l'abdication de ce roi, dont le règne a duré 22 ans (1377-1399). Cette pièce historique commence après l'assassinat du duc de Gloucester, oncle du roi. Suite à une querelle à ce propos, il banni Bolingbroke, duc de Lancastre et Mowbray, duc de Norfolk. Profitant d'avoir pillé la fortune de Jean de Gand, père de Bolingbroke, Richard part faire la guerre en Irlande. A son retour, Bolingbroke est revenu en Angleterre, réclamant l'héritage de son père. Forcé (ou non, selon les interprétations...), Richard donnera son royaume et sa couronne à Bolingbroke, le laissant devenir Henry IV, nouveau roi d'Angleterre. Sur un malentendu (ou non, selon les interprétations...), le nouveau roi fera assassiner Richard, alors tourmenté par la folie, dans sa cellule de prison.
Le Collectif
Pas d'acteurs, pas de théâtre.
Le processus de création de Richard II comprend un principe fondamental qui place le collectif artistique au centre. C'est la ligne du Collectif Eudaimonia.
Dans un premier temps, le travail de recherche dramaturgique est nécessaire pour appréhender les lignes de tensions, les enjeux, les situations, les objectifs, l'espace de jeu. Et, dans un second temps, c'est aux acteurs de s'emparer de ce matériau pour le rendre vivant. Voilà le sens des répétitions.
L'objectif : leur donner les moyens de rendre signifiant ce monde complexe par des actions simples.
Nous tendons vers un théâtre qui vise une certaine forme de virtuosité, où la complexité se mêle à la simplicité, où l’exécution se mêle à l’interprétation, où l'exigence professionnelle de l'acteur face à son texte est égale à celle du musicien face à sa partition.
Note d'intention de Clément Camar-Mercier
Les personnages shakespeariens sont tous habités par ce que nous appellerons : la verticalité.
Loin d'être une intellectualisation, cette notion a une valeur très concrète au plateau. Avant tout, Shakespeare raconte des histoires et ses personnages sont des entités qui font un lien entre le ciel et la terre, entre le paradis et l'enfer. Les acteurs doivent les suivre.
Dans Richard II, les figures ont un rapport concret à ses pôles opposés : ils les nomment, ils les invoquent, ils jurent en leurs noms et ils y puisent souvent la force de leurs actions.
Les personnages revêtent donc un caractère sacré qui élève considérablement les enjeux
des situations que les acteurs doivent traverser. Dominique Goy-Blanquet ajoute même qu'aucun «rôle n'est stable, c'est le leitmotiv des tragédies de la fortune, laquelle d'un tour de roue fait d'un roi un mendiant et d'un mendiant un prince (...) tout ce qui vit est sujet au changement. »
Cette dualité oblige les acteurs à troquer la globalité d'un jeu linéaire pour la versatilité d'un jeu protéiforme. Ainsi, la vie peut arriver sur scène.
Distribution
- Concepteur/Création sonore : Guillaume Severac-Schmitz
- Traducteur / Adaptation / Dramaturgie : Clément Camar-Mercier
- Scénographie : Emmanuel Clolus
- Création Lumière : Pascale Bongiovanni
- Création Costume : Emmanuelle Thomas
- Création sonore : Yann France
- Comédien : Jean Alibert
- Comédien : François De Brauer
- Comédienne : Olivia Corsini
- Comédien : Baptiste Dezerces
- Comédien : Pierre-Stefan Montagnier
- Comédien : Thibault Perrenoud
- Comédien : Nicolas Pirson
- Régisseur Lumière : Héla Skandrani
Production déléguée Le collectif Eudaimonia
Coproduction Théâtre de l'Archipel-Scène nationale de Perpignan, Les théâtres Aix-
Marseille/Gymnase-Bernardines, Le théâtre Montansier de Versailles, Le Cratère-Scène
nationale d'Alès.
Aide à la création: du Ministère de la culture et de la communication-DRAC Languedoc
Roussillon, du Conseil Régional Languedoc Roussillon, du Conseil départemental de
l'Aude et de la SPEDIDAM.
Avec le soutien du dispositif d'insertion de l'école du Nord (EPSA
Presse
La compagnie Eudaimonia crée, à partir de cette pièce, un spectacle impressionnant où tout est à la fois resserré (sept comédiens pour jouer beaucoup de personnages) et élargi (l’espace est nu, parfois occupé par quelques éléments significatifs). Elle revendique la mise en lumière de la nature ambiguë des personnages par une nouvelle traduction et par son style de jeu. Guillaume Séverac-Schmitz a composé une grande fresque à la fois nerveuse et dépouillée. Il ne se laisse pas emporter, comme d’autres, par la vio- lence et le tumulte. À tout instant, le tableau est maîtrisé dans la mise en forme d’une histoire hal- lucinée, servie par des acteurs qui jouent, subti- lement, plusieurs rôles (sauf Thibault Perrenoud, qui incarne seulement et avec force un Richard jeune, fiévreux et changeant) et rythmé par des changements de l’univers plastique (la forêt de Macbeth arrive dans Richard II !). C’est un spec- tacle qui ira loin – fait par une équipe qui ira loin.
Webtheatre - Gilles Costaz