Il y a dans cette histoire, une femme d’âge avancé et un adolescent. Une grand-mère / son petit-fils.
Le petit-fils : adolescent, garçon de 15/16 ans. Ballotté entre la tristesse de quitter l’enfance et les jeux. Tiraillé par le désir de grandir et celle de garder sa peluche. Pris entre deux mouvements : celui de rester et celui de partir. Prisonnier d’un trop plein de questions, de colère et de larmes. Secoué par les rires , la joie d’être et de courir. Tout est vif pour lui, tout pique. Il tremble, rit, court, dort, tombe. Part dans une direction, puis au dernier moment en prend une autre. Il attend, s’impatiente. Un jour, un matin comme un autre, une fille marche devant lui. Il la regarde un peu, longtemps. Il a froid, il a chaud. Il sait, ne sait pas. Et soudain, elle sourit, lui sourit. Une déflagration. Alors il tombe. Il chute et la chute est longue..
Il tombe en amour.
Un premier amour, balbutiant. Parler, manger, rire, écrire, dormir, courir ; il ne sait plus. Les mains sont moites, les lèvres tremblent, le cœur bat. Aimer, aimer, aimer, il tombe et la chute est longue.
Mais tomber, c’est quitter son chez soi, sa zone de confort, les parents, les bras, l’enfance ; c’est s’éloigner loin ; ça fait peur, ça fait mal. Le garçon se tourne là vers celle qui écoute sans jugement: sa grand-mère. Elle lui prend la main.
La grand-mère, cheveux blancs, le regard vif et rieur. Depuis toujours elle raconte des histoires, retrouve la peluche égarée, accueille, écoute. Veuve, mère, sœur, fille, petite-fille, grand-mère.
Et femme....
Car là, dans sa vie déjà pleine, elle aime à nouveau et c’est ce qui importe. Elle est libre, libre d’aimer comme une première fois. Un nouvel amour, une chose qu’il lui échappe, inattendue à son âge. Cela lui tombe dessus, tout est soudain, passionnel, exigeant. C’est une histoire d’Amour, un coup de foudre dans une vie déjà pleine. Les mains sont moites, les lèvres tremblent, le cœur bat.
C’est l’histoire d’un dernier Amour
Note d'intention Laurance Henry
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J'arpente les territoires de l'enfance depuis plusieurs années.
Chercher les résonances de nos gestes fondamentaux.
Retrouver l'axe, le noyau qui nous constitue.
Revenir aux strates premières, aux premières sensations, revenir à cet endroit de l'enfance où tout bascule.
Interroger la chair de notre mémoire : peurs, émotions, indicible, invisible...
Arpenter, à travers la pensée, le corps, le langage ; cette mémoire pour la questionner.
Je m'appuie sur les mots, la lumière, la matière, les sons qui constituent un corpus, un langage : le mien. Ces signes forment du sens, ils interrogent en creux et chacun doit pouvoir y puiser du sensible. Formes abstraites, épurées, loin de toute narration / explication / didactisme...pour ouvrir l'imaginaire sans chemin préétabli.
Laurance Henry, auteure, metteure en scène, scénographe
Extrait :
« J’ veux pas. J’ veux pas parler, j’ peux pas parler, j’ veux pas. C’est trop dificile je crois.
SILENCE. Ils disent ça SILENCE
Et fermez les portes.
Ta chambre, t’as vu ta chambre ? Tu peux la ranger s’il te plaît ? Tu peux faire ça s’il te plaît pour une fois ? Parce qui va la ranger ? Et mettre la table pour une fois.
Et oh je te parle !
Non tu sors pas ce soir , c’est tout, je l’ai décidé, c’est comme ça. Je dois te rappeler l’âge que tu as ? Que tu es encore sous notre responsabilité ?
Marchez en rang , marchez en rang. Ne courez pas dans les couloirs. Les sacs sous vos sièges, sous vos sièges oui, à vos pieds. Faut-vous le dire comment ? TAISEZ- VOUS.
Chut. Sortez vos cahiers. Tenez-vous droit sur vos chaises.
Redressez-vous. Vous avez vu comme vous êtes avachis, on n’est pas dans votre salle de bain. On se tient droit, merci !
Et enlevez vos vestes.
Ta chambre, t’as vu ta chambre ? Tu peux faire un petit effort pour une fois ?
Et mettre le couvert juste une fois ? Tu peux m’aider un peu ? Tu peux participer aux tâches de la famille avec laquelle tu vis, tu crois ?
« Soyons sérieux, il s’agit simplement de mesures coercitives sur la consommation débridée, sur nos lectures et modes de pensées, pas sur ce qu’on aime, ni même sur nos opinions esthétiques, érotiques, éthiques, ésotériques, physiques, métaphysiques, politiques, on pourrait rester libres. Non il s’agit simplement de consommer un peu moins bordel, c’est pas la fin du monde. »
Ses yeux....Et des papillons dans le ventre »
Le premier grand amour, les premiers émois et frissons amoureux.
C’est fort, ça tape dans le cœur et le ventre, c’est entier, ça pousse à aller loin, à oublier les autres, à se concentrer sur l’autre, ce sujet qui vous ébranle. Cela fait grandir aussi et prendre conscience, soudain, qu’on n’est plus enfant, un enfant. Cette première expérience amoureuse signe la fin de l’enfance, le passage à l’âge adulte et la première rupture avec le milieu familial.
Extrait
« Je voudrais qu’elle soit là, je voudrais son sourire
je voudrais sa nuque, je voudrais son dos, je voudrais son front
je voudrais ses cheveux sa peau, je voudrais son odeur , je voudrais sa chaleur je voudrais ses bras ses mains son souYe ses yeux
je voudrais être beau , je voudrais qu’elle m’aime
pour toujours
je voudrais sa bouche ses lèvres sa langue
je voudrais qu’elle me touche
je voudrais nous deux , je voudrais lui dire
je voudrais ... »
Distribution
- texte, mise en scène, scénographie (avec un emprunt à Sylvain Levey) : Laurance Henry
- danseuse : Françoise Bal Goetz
- comédien : Thomas Couppey
- Assistant et direction technique : Erik Mennesson
- Assistante chorégraphique : Pauline Maluski
- Composition musicale : Sylvain Robine
- Regard et dialogue philosophique : Dominique Paquet
- Costumière : Sophie Hoarau
- Collaboratrice artistique / photos : Isabelle Vaillant
- Techniciens constructeurs : Ronan Ménard, Virgile Baron
Cie A K Entrepôt
Presse
Compagnie a k entrepôt/ La Passerelle, Scène Nationale de Saint Brieuc (22) / Le Petit Écho de la Mode, Châtelaudren (22) / Le Canal, Théâtre du Pays de Redon (35), Scène Conventionnée / Théâtre du Pays de Morlaix (29) / Théâtre du Champ Exquis Scène Conventionnée de Blainville-sur-Orne (14) / Centre Culturel Quai des Rêves de Lamballe (22) / Centre Culturel la Passerelle à Rixheim (68) / La Maison du Théâtre à Brest (29), Théâtre des Deux Points, MJC de Rodez (12), Scène Conventionnée
Avec le soutien de L’Empreinte Scène Nationale Brive Tulle (19) et des Scène Croisées de Lozère (48)
La production de « Tomber en Amour » bénéficie du soutien du Fond d’insertion professionnelle des jeunes comédiens ESAD PSPBB.
a k entrepôt est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Bretagne), le Conseil Départemental des Côtes d’Armor, la Ville de Saint Brieuc et soutenue par la Région Bretagne et Saint Brieuc Armor Agglomération