Depuis plus de deux ans, le Bottom-théâtre va à la rencontre des résidents et personnels d’Ephad, collecte les moments partagés et les récits de chacun, les joies et les peines, s’interroge et interroge. Le Vent nous portera combine entre elles ces traces de vies, de textes, d’images, de son… pour en faire une histoire à jouer, sur le plateau. Grave et légère, humaine. Le spectacle fait des va-et-vient, témoigne à la fois du réel (même celui de la représentation) et s’en échappe par la fiction, par l’arrivée de personnages hauts en couleurs dans cette maison de retraite imaginaire, égarés dans les méandres du temps, qui viennent déjouer joyeusement leur « fin du monde ». Après tout, au théâtre, on peut réaliser le rêve africain du vieux Monsieur Pierre, c’est l’avantage.
Une sorte de "pitch"
Nous sommes à l'EPHAD. Dans un presque huis-clos, un drôle de vieux monsieur, un médecin philosophe, une aide-soignante débordée et un artiste qui joue très bien au cow-boy vont trouver une ligne de fuite pour réaliser notre rêve d'une humanité plus joyeuse.
Au début, la metteure en scène accueille le public et raconte l'immersion de la compagnie au sein de plusieurs EPHAD. Elle présente les membres de l'équipe en nommant le lien de sens qui les rassemble.
Dans ce temps au présent arrive Monsieur Pierre. Ni lui ni elle n'entrerons en contact l'un avec l'autre. Cette place de narratrice comme dans un documentaire qu'elle occupe au début, Monsieur Pierre va la bousculer, faire tout basculer et nous emporter dans la fiction. Ses rencontres et ses côtoiements avec les autres personnages vont l'amener à retrouver une verticalité, à faire naitre un désir de voyage à Soumagou, au Burkina. Les protagonistes invités dans cette histoire vont l'accompagner dans la réalisation de son rêve.
Le spectacle explore les entrecroisements de langages (texte, images, phonographies, musique...) comme questionnement de nos réalités. La place de l’acteur, sans cesse interrogé entre sa propre réalité et celle du personnage, est chamboulée, le 4ème mur s’efface, une autre dimension apparait. Comme un pas de côté pour questionner avec légèreté la place de nos aînés dans nos sociétés ultra normées, et accueillir le délicieux plaisir de l’incertain dans tout ce qu’il ouvre de grâce.
Le projet
Le Vent Nous Portera est le fruit d'une construction collective.
10 artistes y ont contribué en termes d'écriture et de dramaturgie.
5 sont au plateau et 2 en Régie.
Dès les premières rencontres avec les résidents et les soignants, nous avons convoqué la mise en scène, le jeu, l'écriture, la trace visuelle, sonore, numérique, la musique.
A la suite d'un temps d'immersion, l'équipe a développé des rendez-vous régulier de travail, des répétitions, des ébauches scéniques, cherchant à faire naitre le langage singulier de ce projet.
Dans Le Vent Nous Portera il s’agit de faire œuvre à partir de matières issues du réel. Il s’agit aussi de faire naître une fiction et d’inventer le fil et les passages de l’un à l’autre, l’acteur étant sans cesse interrogé entre sa propre réalité et celle du personnage.
Ainsi les acteurs et actrices, y compris la metteur en scène, sont amenés à jouer au plateau leur propre rôle comme celui du ou des personnages qu'ils ou elles ont créés. Cet aller-retour est au cœur de la dramaturgie de cette histoire.
Un seul d'entre eux, M. Pierre, sera d'un bout à l'autre le vieux Monsieur.
C'est son esprit qui nous donne le tempo, la liberté de passer d'une réalité à l'autre d'un support à l'autre. Les personnages ou les acteurs sont présents au plateaux, mais aussi dans le son, dans les images. La représentation est au présent, un présent qui laisse affleurer d'autre espaces, d'autres temps.
Distribution
- Mise en scène, scénographie, jeu : Marie-Pierre Bésanger
- Ecriture : Philippe Ponty
- Jeu : Pierre Carrive
- Jeu : Coralie Leblan
- Jeu : Stéphane Schoukroun
- Jeu : Aristide Tarnagda
- Assistanat mise en scène : Pierre Dumond
- Vidéo, son : João Garcia
- Création lumières : Loris Gemignani
- Musique : Joaquim Pavy
Production Le Bottom Théâtre
En coproduction avec L’Empreinte / Scène Nationale Brive-Tulle, Scénograph / Scène Conventionnée d’intérêt national, Saint-Céré et la ville d’Uzerche
Avec l’aide de l’OARA (Aide à la résidence) et le soutien de l’association Ah ? (Parthenay)
Autour du spectacle
En partenariat avec le Lieu Commun et le service senior du centre social de Biars-sur-Cère
Samedi 06 novembre à 20h30 - Théâtre de l’Usine
Quelle place pour les aînés dans nos vies ?
Rencontre avec le réalisateur et auteur Momar Désiré Kane et les artistes du Bottom Théâtre.
Entrée libre
En partenariat avec le Cinéma de Saint-Céré
Mercredi 3 novembre - 20h30 / Vendredi 5 novembre - 14h / Mardi 9 novembre - 14h
Projection du documentaire au cinéma de Saint-Céré
À LA VIE / 1h18min / Documentaire / De Aude Pépin / France
Chantal Birman, sage-femme libérale et féministe, a consacré sa vie à défendre le droit des femmes. À presque 70 ans, elle continue de se rendre auprès de celles qui viennent d’accoucher pour leur prodiguer soins et conseils. Entre instants douloureux et joies intenses, ses visites offrent une photographie rare de ce moment délicat qu’est le retour à la maison.
Partenariat avec le cinéma : Tarif réduit sur présentation du billet de spectacle pour le film ou du billet d'entrée du cinéma pour le spectacle