Le Dernier des Injustesde Claude Lanzman - 2013

 

Dans le cadre de ses travaux sur Shoah, Claude Lanzmann s'est longuement entretenu avec le rabbin Benjamin Murmelstein, au sujet de son rôle ambivalent comme haut fonctionnaire de la communauté juive de Vienne, contrôlée par Adolf Eichmann pendant la période nazie, et comme un « doyen juif » dans le camp de concentration de Terezín.

Débat après la projection
Extrait Vidéo

Sur la même thématique: Projection de Hannah Arendt de Margarethe Von Trotta, jeudi 30 janvier MJC de Saint-Céré, 20h30.

Avec la collaboration du Cinéma Robert Doisneau de Biars et la MJC de Saint-Céré.

Presse

Après Shoah, donc, et Sobidor, 14 octobre 1943, 16 heures, Claude Lanzmann ajoute un chapitre à l'oeuvre de toute sa vie : le massacre de son peuple par les nazis. Il y a plus de trente ans, il avait interviewé, sans utiliser ces images jusqu'à présent, Benjamin Murmelstein, le dernier » doyen des juifs » du camp de Theresienstadt. Dans chaque ghetto polonais, en effet, dès 1939, les nazis créent un Conseil des anciens, composé de douze membres plus un doyen, chargé d'être un lien entre eux et leurs prisonniers. Rôle souvent décrié, forcément, souvent utile, parfois détestable que Benjamin Murmelstein explique et défend en détail. C'est cette interview, arrachée au temps, que le cinéaste la confronte à la réalité d'aujourd'hui, dans un film de 3h40 qui eût gagné – quelle que soit sa force – à être remonté et raccourci d'une bonne heure.
On l'aime, Claude Lanzmann, quand, des feuillet à la main pour ne rien oublier de sa rage, il arpente le théâtre des horreurs passées. Il les détaille, au risque de se répéter beaucoup, mais il a, c'est évident, le talent de filmer avec intensité ces lieux immobiles, « atroces mais superbes », comme il le dit, qui semblent défier les atrocités passées.
Quant à l'interview de Benjamin Murmelstein, elle est, évidemment, passionnante. Mais surtout au début, lorsqu'il conteste la théorie de Hannah Arendt sur la banalité du Mal appliquée à Eichmann : un monstre parfaitement conscient de ses actes, dit-il. Et surtout à la fin, lorsqu'il défend sa mission, si contestée après la guerre. Et il est vrai que des questions se posent : pourquoi avoir accepté d'être « doyen des juifs » ? Pour sauver ses frères ou se sauver lui-même ?...

Brillant, caustique, sincère Benjamin Murmelstein répond au point d'attaquer ceux qui l'ont attaqué, jadis. Visiblement séduit par son esprit (nous sommes en 1976, sans doute n'est-il pas aussi aguerri qu'aujourd'hui), Claude Lanzmann le laisse s'exprimer. Il le conteste, mais avec bienveillance. Ce qui rend très humain et presque ambigu ce film trop long, mais magnifique.

Telerama.fr - Pierre Murat, mai 2013

Représentations

Cinéma Robert Doisneau, Biars
  • dimanche 02 février 2014 17h00
Tarifs

Plein6€
Réduit / Adhérents / Jeunes 4,5€

Réservations directement au cinéma de Bretenoux-Biars: 05 65 38 03 79
CARTE D'ADHÉRENTS : 10€
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Tarif Jeunes : moins de 18 ans et étudiants de moins de 25 ans.

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