CE SPECTACLE EST ANNULÉ
Durée : 1h10
Nous sommes en 2043, tout s’est détraqué : la terre s'est mise à tourner à l’envers, le temps n’existe plus. La météo est pourrie. Il pleut sans arrêt. Ultime espoir avant on ne sait quelle apocalypse : une arche de papier accueille cette humanité à la dérive. Alain Béhar, éternel ébouriffé, se lance dans les mots comme un forcené. Comme si la parole pouvait arrêter la catastrophe qu’il annonce sans préambule. La pièce s’empare, avec le regard acéré du poète, de thèmes extrêmement actuels dans une langue rythmée, pleine d’humour et de folle clairvoyance. Le tragique, chez Alain Béhar, a des airs de fête.
Interview d'Alain Béhar - Journal La Terrasse juin 2019
Présentation d'Alain Béhar
À l’origine, c’était une commande d’écriture, faite par Moïse Touré à six auteurs, français et africains, dont moi. Il avait besoin de quelques textes " matériaux » en vue de la préparation et d’improvisations avec les acteurs, musiciens et danseurs de son équipe, pour fabriquer un spectacle intitulé " 2147 et si l’Afrique disparaissait », qu’il a créé la saison dernière avec le chorégraphe Jean-Claude Galotta. J’ai dit au début qu’ils auraient du mal à trouver moins spécialiste de l’Afrique que moi, et ils ont dit tant mieux. J’ai donc écrit quelques pages et séquences dont ils se sont un peu servis, combinées avec celles des autres. Je me suis attaché à ces bribes, que j’ai ensuite développé et débordé à mon idée, pour écrire cette pièce. L’Afrique reste présente ici et là, il y a surtout " des Afriques » qui passent, de n’importe où, pour ainsi dire. Et le bruit du monde.
Nous avons fait cette saison (18/19) de nombreuses lectures publiques de ce nouveau texte qui s’est ajusté petit à petit, de plus en plus mises en espace ou " performées ». Dans des contextes divers, durant ou à l’issue de courtes ou plus longues résidences, pendant lesquelles nous cherchons et répétons. Dans des théâtres ou des écoles, des bibliothèques et des jardins, à l’hôpital, des librairies, une imprimerie, dans un centre pour malvoyants, des cafés, chez des gens… Bien-sûr pour le faire entendre ici et là, mais aussi parce que ces lectures nomades font sens avec le contenu du texte, en les imaginant peu à peu augmentées, de moins en moins lues, comme un processus (simple) vers la création, comme on dit.
C’est un conte, un récit à conter seul ou à plusieurs selon les jours, sur un plateau ou sous un arbre, entre théâtre et performance. Une épopée un peu dingue, un récit géo-poétique, on va dire, vaguement visionnaire, foutraque ou en colère ou politique… Il y est question entre autres choses d’une Afrique (des Afriques d’un peu partout) fantasmée, de catastrophes à soi ou planétaires en tous genres, d’un temps saturé d’informations qui se mélangent, d’images et d’actualités, de gens qui migrent vers l’imaginaire et d’un grand bateau en papier (entre l’Arche qui sauve et La croisière s’amuse) qui accueille tous les métissages. On y navigue sur une mer de lait. C’est à rire et à pleurer, en même temps. Il semble que la terre y tourne de temps en temps dans l’autre sens et autour d’autre chose. On s’emploie donc joyeusement à reconsidérer le sens qu’on donnait avant au mot " sens » et on s’en va, vers une improbable clairière au milieu du grand tout, dans la forêt de ce qu’on en sait déjà. Et la couleur gagne le blanc. On croise en chemin des Berbères du Vietnam plus ou moins LGBT, des Kabyles islandais aristotéliciens, des Peuls pops de Venise, des Zulu du Tibet troisième génération, des Inuits burkinabés, le club des chirurgiens togolais intérimaires du Mississipi, les Ivoiriens d’Oulan-Bator et les cadres supérieurs de Djibouti en disponibilité, les Lumbu ou Baloumbou délocalisés, des surdiplômés Bantous en fin de droits, les Bakwiri, Bambala, Bandjabi, Bandjoun, Bangangulu, Bangwa, Batawanas ou Tawanas, Bayaka, Bazimba, Bikélé, Bobilis, les Mousgoum, les Ngaré ou Ngati, des pêcheurs malgaches du Malawi, les Holoholo de Vancouver, la communauté tanzanienne du Maroc à Toulouse… Et tout se passe très bien.
Le texte de la pièce est édité aux éditions Espaces 34.
Distribution
- De et avec : Alain Béhar
- Collaboration artistique : Marie Vayssière
- Lumières : Claire Eloy
- Son : Pierre-Olivier Boulant
- Dispositif scénique : Cécile Marc
- Costume : Elise Garraud
Production : Compagnie Quasi.
Coproductions : Théâtre du Bois de l’Aune / Aix en Provence, Pôle Arts de la Scène – Friche Belle de mai / Marseille, Les 13 vents / CDN de Montpellier, Théâtre + Cinéma, Scène Nationale du Grand Narbonne, Le théâtre du Périscope à Nîmes, EPIC Hérault Culture -Théâtre sortieOuest / Béziers.
Partenaires (à ce jour) : le Théâtre Garonne / Toulouse, Les rencontres à l’échelle/Marseille, festival Printemps des comédiens / Montpellier…
Avec le soutien de Occitanie en scène.
En 2018 et 2019, Alain Béhar est en résidence d’auteur à La Fabrique du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.
La compagnie Quasi est conventionnée par la DRAC, subventionnée par la Région Occitanie et le département de l’Aude.
Presse
Alain Béhar nous narre avec talent, un conte chaotique, drôlissime. La Provence, 2019
Nous somme en 2147 [...] C’est là le point de départ d’un délire cosmique, d’une anticipation gaguesque du monde et de l’imagination à jamais débridée d Alain Béhar. Il écrit, met en scène et joue, seul, La clairière du grand n’importe quoi, titre qu’il faut prendre à la lettre : ça parle de tout et donc de n’importe quoi, c’est du grand Béhar et c’est très éclairant [...]. Mediapart - Jean-Pierre Thibaudat, 12 juil. 2019
Une épopée géo-politico-écologique qui délire notre monde et ouvre quelques brèches par le rire de cette réalité qu’est la nôtre, alors que l’on pourrait en pleurer. Cela donne de l’air ! insense-scenes.net, Malte Schwind, juil. 2019