Est-ce une histoire ?
Si l’apparition d’une émotion est déjà une histoire, alors, oui, c’est une histoire.
C’est l’histoire de deux moyens d’expression qui cherchent ensemble un moyen
poétique de prendre possession du monde.
Une marionnettiste et un musicien accompagnent un petit être de fils dans une
odyssée où l’on joue à oser…
Oser tomber pour mieux se relever,
Oser affronter ses peurs originelles,
Oser donner pour mieux recevoir,
Oser, enfin, se lancer dans l’inconnu de sa propre existence.
Ainsi...
De fil en fil, le monde de Ficelle défile, fragile, fertile, hostile…
De fil en fil, s’enfilent ces petits riens qui constituent l’essence de la vie.
Un parcours initiatique
En 2012, j’ai eu l’opportunité de participer, avec d’autres jeunes artstes, à un stage de réflexion sur la créaton pour la petite enfance. Avant cette formation, qui m’a amenée, tant en France qu’à l’étranger, à découvrir le travail remarquable de plusieurs compagnies, je ne connaissais que très peu ce public. Assise au milieu de ces petits spectateurs, j’ai eu l’occasion de faire l’expérience de l’immédiateté des réactions et des retours de ce public, qui les yeux grands ouverts, se trouve face au spectacle vivant sans être formaté, sans avoir de préjugés sur ce que le théâtre doit être ou non. J’ai aimé cela, cette spontanéité, cet « ici et maintenant ». En tant que comédienne, j’ai envie de rejoindre ces petitts spectateurs qui vivent intensément le présent, d’atteindre la qualité de jeu et de présence nécessaires pour captiver ce public qui, probablement, vit sa première rencontre avec le spectacle vivant. Et comme toute première fois, c’est une découverte de l’inconnu, un moment à l’équilibre fragile dont il faut prendre soin. Mais, prendre soin ne veut pas dire enfermer dans du coton, repeindre en rose et saupoudrer d’édulcorant. Je veux, au contraire, m’adresser aux enfants sans avoir peur de l’émotion intense, partir avec eux à la recherche de la profondeur et de l’intensité, toucher à l’intime. Depuis cette première expérience de la petite enfance, les idées n’ont pas manquées. Je me suis efforcée de les laisser filer, de leur laisser le temps de décanter, jusqu’à ce que l’esquisse de cette création s’impose comme une évidence. À travers la marionnette, ce langage symbolique capable de dire des choses complexes avec seulement quelques éléments visuels, je voudrais parler du défi de grandir, pas seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan psychique. Grandir en expérience, en habilité, en capacité, en compréhension du monde. Grandir dans la construction de sa personnalité. Avec Romain Baranger, mon complice musicien dans Rose, nous souhaitons approfondir le dialogue entre univers sonore et univers plas5que, aborder la musique comme une matière et la matière comme une musique, trouver dans cet enchevêtrement le pouls de l’émotion, le rythme de l’action et le plaisir du jeu. Et puis, il y a cette image persistante, des ficelles qui tombent du ciel, des ficelles reliées à une infinité de possibles. L’envie de s’en remettre à une scénographie, de laisser vagabonder l’esprit entre le visuel et le sonore, entre le palpable et l’impalpable pour atteindre le sens et les sens. L’envie, enfin, de se donner la liberté de chercher, d’expérimenter, de douter… et de partager cela avec les petits spectateurs. Sinon, pourquoi les mettre en contact avec l’Art ?
Bénédicte Gougeon.
La Compagnie Le Mouton Carré voit le jour en 2008. Le travail de la compagnie se développe autour de la rencontre entre esthétiques théâtrales et travail plastique. Dans cette démarche, le décor est toujours considéré comme un élément de jeu. Résolument tourné vers le jeune public, Le Mouton Carré aspire à explorer la diversité de ce public. Et parce qu’un théâtre qui s’adresse aux enfants se doit d’interpeller et d’ébranler aussi les adultes, nous tentons, au fil des créations, de toucher les « grandes personnes ». Attentifs à ce que nos spectacles soient porteurs de sens et d’émotions, nous veillons à ce que nos créations suscitent la réflexion. Ainsi, à chaque création artistique fait écho une proposition pédagogique, permettant d’accompagner les jeunes spectateurs et de les sensibiliser à l’univers théâtral. Fondée et dirigée par Bénédicte Gougeon, la compagnie a jusqu’alors cheminé aux côtés de la Metteure en scène Nathalie Avril dont le regard a su se fondre dans l’univers du Mouton Carré pour le sublimer.
Distribution
- Direction Artistique, Scénographie & Création marionettes : Bénédicte Gougeon
- Mise en scène : Nathalie Avril
- Création Musicale : Romain Barranger
- Création Lumière : Jordan Lachèvre
- Avec : Bénédicte Gougeon et Romain Baranger
Ce spectacle bénéficie du soutien de : La Région Pays de la Loire, La SPEDIDAM, Le Théâtre du Champ de Bataille à Angers, Le Cinéma Les Yoles à Notre Dame de Monts, La Cour de Baisse à St Hilaire de Riez, Le centre culturel Les Salorges à Noirmoutier-en-l’Ile.
Presse
"Ficelle est un magnifique spectacle, plein de magie et de poésie. Un moment tout
doux, un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles.
La magie opère tout aussi bien sur les enfants que sur les adultes!"
Anna Yorka - theatre.com