C’est la soirée annuelle Mique et Musique. Beaucoup de frénésie, tout le monde attend tout le monde, on salive à l’idée de déguster un des plats emblématiques du Quercy. Mais parviendrons nous à nous retrouver tous autour d’une même table.
Ingrédients :
- Une auteure (Catherine Zambon)
- 3 comédiens (Gaspard Chauvelot, Martine Costes-Souyris, Hélène Dedryvère)
- 1 metteur en scène (Enrico Clarelli)
- Une cuisine
- Quelques assiettes
- Quelques verres
- Temps de préparation et/ou cuisson: 55 mns
- A s’en lécher les 5 doigts et le pouce !, comme dirait Delteil.
Notes d'intention
Lorsque Martine m’a parlé de la mique, j’ai immédiatement songé à mettre en face à face ce qui relevait de la dite «tradition» et l’évolution de la pensée culinaire actuelle. Mettre en regard, de façon légère et festive, ce qui aujourd’hui fait débat dans notre société : l’industrialisation du vivant et l’élevage vertueux, l’avènement spectaculaire du végétalisme, la notion d’anti-spécisme, la souffrance et le sacrifice animal... J’imagine donc une fable joyeuse où le cochon se rebiffe, la tradition s’en mord les doigts et où des invités festoient harmonieusement à une même table qu’ils soient carnivores, flexitariens ou végans ! Martine adorera proposer une mique familiale en repas. Elle adorera que je la contrarie en utopiant une version végétale !
L'argument : une femme débordée par un repas qu'elle doit préparer ici-même illico presto, elle est en retard, vitupère, s'agite. Peut-être prépare-t-elle son plat : la mique, pour le public ici présent. Va savoir. Son entreprise est de plus en plus dingue car, tandis qu'elle s'agite éperdument, son projet est freiné par une assistante probablement végan et férue de quantique, un musicien picard et giron, qui est bien picard mais pas du tout musicien de cabrette traditionnelle comme elle le voulait, et qui la trouble plus qu'il ne faudrait, alors que des militants de la cause animale bloquent le village en bas, et que le cochon ne cuit pas mais a été exfiltré pour vivre des jours meilleurs dans un refuge tenu secret... Bref, c'est un phénoménal bazar. Comment faire dans ce monde si plus personne ne mange la même chose ? Peut-être que tout finira par la première création de la mique végétale, faute de cochon. On rira, j'espère !”
Catherine Zambon
Il y eut tout d’abord une belle rencontre. C’était en 2006. L’ADDA du Lot invitait Catherine Zambon durant plusieurs mois pour des échanges avec les Cies du Lot, des ateliers d’écriture, puis une résidence d’écriture.
Rencontre avec une auteure, et puis un texte : Les Inavouables. Coup de cœur et un projet fou : Catherine voulait bien nous mettre en scène ! Soixante-quinze représentations ont suivi avec un vrai bonheur aussi bien en milieu rural (Les Scènes Croisées de Lozère, Derrière le Hublot, la Mission Départementale de l’Aveyron) que dans des théâtres (Grand-Rond à Toulouse), des festivals (Le Chaînon Manquant, Aux Arts Citoyens à Villeneuve/Lot, Chalon dans la Rue, Sur le Vif avec nos amis de l’Atelier de Mécanique Générale).
La fête des 20 ans de l’Echappée Belle l’année dernière a été l’occasion de retrouvailles avec Catherine, venue lire son dernier texte : « Nous étions debout et nous ne le savions pas », Editions Lafontaine. L’envie très forte de retravailler ensemble, et la proposition de Catherine d’écrire pour la Cie et en particulier pour trois de ses comédiens a déclenché ce projet que nous vous mitonnons pour l’automne 2019.
Depuis plusieurs années, j’avais le désir de reparler de cuisine. Mais avec un spectacle où il y aurait des odeurs, de vrais gestes de cuisine, où il serait question de rites, d’amour, de partage. Bref, de quoi faire s’émouvoir et saliver tout un public. Et après, hop, tout le monde à table !
Pourquoi la mique ? Ce n’est pas un choix anodin. Et nos mères ne sont jamais loin. Dans le Lot, la mique se prépare généralement dans nos campagnes quand on a tué le cochon en janvier ou février. Les jambons ont été emballés amoureusement comme des bonbons dans de grands torchons immaculés, la saucisse a été montée à la perche, le petit salé a été mis en réserve. Et c’est là qu’on commence à penser à la mique. On ramasse le dernier chou d’hiver dans le potager, quelques carottes, deux ou trois poireaux, un beau navet et une poignée de pommes de terre. Puis on retrousse les manches et on pétrit une pâte à pain enrichie de 2 ou 3 œufs, et je ne vous en dirai pas plus... Le reste, vous le trouverez dans notre spectacle !
Martine Costes-Souyris
Distribution
- Autrice : Catherine Zambon
- Metteur en Scène : Enrico Clarelli
- Avec : Gaspard Chauvelot, Martine Costes-Souyris et Hélène Dedryvère
Cie l'Echappée Belle
Coproduction : Théâtre du Grand-Rond.
Avec les soutiens du Département du Lot, de la Région Occitanie, de l'ADAMI et la SPEDIDAM.
Accueils en résidence de la Communauté de communes Cazals-Salviac, de l'Astrolabe-Grand Figeac et du Tracteur (Cintegabelle).
Presse
Pour cette création au Grand Rond, ces Plats de résistance réunissent la compagnie L’Échappée Belle et l’écriture mordante – voire saignante – de Catherine Zambon. Né d’un désir d’écrire pour la comédienne Martine Costes-Souyris, le texte construit son terrain de jeu entre traditions culinaires et luttes végans, sans jamais les opposer.