Un petit bout s’extirpe d’un amas de cordages, quitte le tas entremêlé, commence à prendre vie propre et part à la rencontre d’autres bouts. À travers leurs jeux et leurs disputes se dessinent sous nos yeux des images issues du quotidien, de vacances et de rêves. Ensemble, ils font surgir des personnages qui prennent une vie éphémère avant de se métamorphoser à nouveau en un clin d’œil. Avec tendresse et humour, la vie de famille et les relations humaines sont ici abordées dans des tableaux épurés, faits de lignes dessinées par les cordages.
Une histoire pleine de lumière et de poésie, pour petits et grands.
L'écriture et le langage
Créer un vocabulaire autour du cordage en se nourrissant de l’imaginaire collectif autour du lien et de l’attache, voilà le pari de départ ! La simplicité de ce matériau très évocateur, lui permet de se transformer sans cesse et tout suggérer. Il est ludique, créatif et poétique. La recherche a impliqué toute l’équipe pendant plus d’un an et le spectacle s’est construit entre plateau et atelier en mettant nos séquences "bout à bout" au sens propre et figuré.
Le récit progresse ainsi par tableaux et métamorphoses successives. Tout au long des expérimentations, les élèves et les instituteurs d’une école maternelle ont été impliqués dans le processus de création.
La forme et l'esthétique
Le spectacle est construit sur une forme minimaliste, une esthétique simple et dépouillée qui ne détourne pas de l’essentiel et qui peut se prêter aisément à la métamorphose. Le décor se limite aux objets et accessoires nécessaires au récit, prêts à disparaître ou se transformer pour laisser voyager l’imaginaire du spectateur. Une des sources d’inspiration a été le plasticien Jean- Marie Hobet qui travaille avec des vieilles cordes récupérées sur les plages.
Les techniques de jeu
La manipulation des marionnettes privilégie la technique du théâtre Bunraku qui donne à l’objet animé toute sa magie en permettant déplacements rapides et apesanteur.
Le rôle de la musique et des bruitages
Dans le spectacle sans parole, la musique est langage, au même titre que les images et la lumière. Laurent Rochelle a relevé une nouvelle fois le défi d’inventer un univers sonore original en osmose avec l’image montrée. Ici la musique crée les climats et rythme le spectacle. Parfois elle accompagne et ponctue l’action comme dans un dessin animé, d’autres fois elle suggère des états en accord ou en contrepoint avec nos tableaux.
Le Clan des Songes
Depuis plus de 25 ans, Marina Montefusco et sa compagnie Le Clan des Songes développent un théâtre d’images fortes et oniriques dont les outils privilégiés sont la marionnette et les formes animées. Ses spectacles ont été invités des centaines de fois en France et dans les Festivals du monde entier. Ils participent à la reconnaissance d’une forme théâtrale qui s’ouvre aujourd’hui à tous les champs de la création contemporaine. L’univers expressif du Clan s’adresse en priorité au jeune enfant, mais il est apprécié par le public de tous les âges. Conventionnée par le Ministère de
la Culture DRAC Occitanie, la Région Occitanie, la Ville de Toulouse et la Ville de Venerque, soutenue par la Ville de Toulouse et le Conseil Départemental de Haute-Garonne, la Compagnie le Clan des Songes est reconnue nationalement et internationalement pour la qualité de son travail.
Le Clan des songes présente Bout à Bout exploration visuelle et poétique autour du cordage tout public à partir de 3 ans from Montefusco Marina on Vimeo.
Distribution
- scénario, mise en scène et manipulation : Marina Montefusco
- scénario, mise en scène et manipulation : Erwan Costadau
- scénario, mise en scène et manipulation : Magali Esteban
- Musique originale et enregistrement : Laurent Rochelle
- Éléments textiles : Isa Garcia
- Fabrication de la structure : Alain Faubert
Merci à Blandine Rozé pour la chanson de la chorale, Isabelle Ployet pour le regard extérieur et Gilles Marchesin pour sa contribution à notre recherche.
Cie le Clan des songes, conventionné par le ministère de la culture DRAC et Région Occitanie / Pyrénées - Méditerrannée, la Ville de Toulouse et de Venerque. Soutenue par le Conseil Départemental de Haute-Garonne.
En partenariat avec Centre Culturel de Ramonville, Centre Culturel Odyssud
à Blagnac, Festival Festi’mômes de Questembert, Festival Marionnettissimo, Espace Job à Toulouse, Ville de Castres, MJC de Rodez, Festival Méli Mélo à Canéjan, La Cigalière à Sérignan.
Presse
P'tit Bout taille la route
Publié le 08 Novembre 2016 - Le clou dans les planches
Chacune des créations du Clan des Songes est l'occasion d'instants magiques et à ce jour, le Clou n'a jamais été déçu. Admirable capacité à ciseler un concept souvent minuscule, à en explorer les possibilités, les horizons, à soigner les conséquences techniques avec une précision d'orfèvres. Dans Bout à Bout, toujours sous la direction de Marina Montefusco, songeuses et songeur se collent à la manipulation de cordes, inspirée par les réalisations de Jean-Marie Hobet ; d'un bout à l'autre vous ne verrez que cette matière-objet et profiterez de son caractère protéiforme. Comme souvent, le songe du Clan s'adresse aux plus jeunes (dès trois ans) mais la poésie de ses illusions fascine indépendamment de l'âge.
Un Bout de chemin
Avec le cirque, la marionnette et les formes animées restent probablement le milieu artistique le plus marqué par l'émulation : il y a urgence à innover, à surprendre, et on y guette souvent la dernière trouvaille, la décoiffante originalité en matière de manipulation. De cette nécessité de révolution perpétuelle, le Clan des songes ne s'est jamais fait une loi, lui préférant la personnalité et la précision des alliances forme-fond : Cité (ici) s'émancipait véritablement des repères, mais Bella et Fragile (là) restent élaborés autour d'une marionnette personnage ; ce qui n'empêche en rien l'audace. La dernière création joue sur les deux tableaux : personnage il y a, héroïque même,
attachant sans nul doute... mais tissé de brins de chanvre, "rien de plus".
À partir de cordes de tailles variées, de musique et de bruits (Laurent Rochelle), de mignonnes saillies en grommolo, trois marionnettistes invisibles (Erwan Costadau, Marina Montefusco et Magali Esteban) donnent vie au parcours initiatique d'un p'tit bout, double des jeunes spectateurs : il s'agit de lâcher la corde parentale et de partir à la conquête de la ville, des amitiés et inimitiés qu'elle réserve. La manipulation ménage astucieusement l'anthropomorphisme et les propriétés de la corde, ne s'installant pas dans un simple parallèle entre l'objet et l'enfant : grâce à la souplesse de cette matière, la ville même prend vie, tout s'agglomère, se forme et se déforme, énonçant au passage une jolie métaphore sur la solidarité, l'union des cordes faisant leur force.
Illusion, tu n'es pas un vain mot : l'ajustement des lumières (Erwan Costadau) sur la structure (Alain Faubert) est tel qu'il faut vraiment mettre de la mauvaise volonté pour déceler la présence des marionnettistes ; l'exact contraire d'un théâtre à vue, dont on ne sait plus trop, finalement, s'il est redevenu en vogue ou pas, et en fait on s'en moque. Tant qu'à suivre la piste de la disparition, autant la mener jusqu'à son terme et bluffer les mirettes (qui enchaîne les spectacles de marionnette sait que cette réussite est assez rare).
Dépouillé, ramené à peu et multiple pourtant, l'espace marionnettique peut ainsi devenir le lieu de toutes les métamorphoses.
Manon Ona - Le clou dans les planches