Aussi à l'aise au four qu'au moulin, Michel Fau fait partie de ces artistes rares osant avec brio s'amuser d'une traversée du miroir qui lui permet d'accumuler les succès dans son métier d'acteur tout autant que dans celui de metteur en scène. Avec sa présence incontournable et sa générosité si singulière, cet amoureux des tragédiennes d'antan et des icônes de l'opéra aime avec humour à se réinventer sur scène en star des revues du music-hall où comme ici en jouant les divas dans le plus improbable des récitals. Au coeur de son dispositif transformiste, voici Michel Fau s'emparant de l'opéra de Camille Saint-Saëns, Samson et Dalila, pour revisiter par la voix et la danse quelques-uns des moments forts de l'oeuvre, de la Danse des Prêtresses de Dagon à Printemps qui commence, Bacchanale, et Mon coeur s'ouvre à ta voix. Une thématique lyrique joyeusement perturbée par quelques extraits de Phèdre de Jean Racine, le climat baroque de Castor et Pollux de Jean-Philippe Rameau ou la tendre madeleine proustienne du Summertime de Porgy and Bess de George Gershwin.
> Musique
(au piano par Mathieu El Fassi)
La danse des prêtresses, la Bacchanale, mon cœur s'ouvre à ta voix (les 3 issus de Samson et Dalila) de Camille Saint-Saëns
Tristes apprêts (Castor et Pollux) de Jean Philippe Rameau
Summertime de George Gershwin
Plus une pièce pour piano faite d'un collage de pièces symphoniques et opéras (Saint-Saëns, R. Strauss, Borodin, Grieg)
Devant le succès rencontré par le Récital Emphatique, une quatrième séance a été rajoutée le samedi 3 août, 20h, Salle Balène.
Distribution
- Mise en scène et interprétation : Michel Fau
- Accompagnement piano : Mathieu El Fassi
Production : SIC productions
Coréalisation : C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord
Presse
Vraiment Fau !
Lancé dans le sillage d’Olivier Py, Michel Fau, sans aucun doute l’un des plus drôles et truculents comédiens d’aujourd’hui, est également metteur en scène. A ceux qui ne situent pas la verve folle de ce digne descendant de Claude Pieplu et de Sarah Bernhardt, un conseil : osez ce Récital Emphatique ! Michel Fau y rend hommage à la tragédie et à l’opéra sur des airs de Saint-Saëns, Rameau ou Gershwin.
C’est aussi hilarant qu’émouvant. Accompagné d’un seul piano (Mathieu El Fassi), affublé de cent voiles, il s’adonne aussi à la danse avec une légèreté déconcertante. Jamais vulgaire, toujours libre, dingo et pomponné comme une diva, l’acteur y chante souvent faux mais toujours avec une justesse d’expression désarmante. Sans le piano, c’est aussi Racine qu’il célèbre, sous toutes les coutures. Il devient alors Phèdre, tour à tour poissonnière, nunuche ou hystérique. Et il suffit parfois d’un battement de cils. C’est toute la salle qui rugit de plaisir…
Alexis Campion – Le Journal du Dimanche – 25.12.2012
Une diva délirante
Son coup d’éclat aux Molières 2011, où il avait chanté du Carla Bruni déguisé en cantatrice nous avait fait hurler de rire. Le comédien Michel Fua a ressorti sa perruque choucroutée et sa robe à froufrous pour un « Récital Emphatique » tout aussi mémorable. (…) Entre fausses notes, regards de biche effrayée et tentatives malheureuses pour danser, la diva Michel Fau massacre avec conviction Saint-Saëns, Rameau ou Gershwin, accompagné par le (vrai) pianiste Mathieu El Fassi. Devenue tragédienne, elle récite le monologue de « Phèdre » de quatre manière différentes, toutes hilarantes, et finit pas un hommage empoisonné à Marguerite Duras. Une performance d’exception. T.D. – La Parisien
Irrésistible Fau
Voir une actrice dans la grande scène de « Phèdre » ça peut être sublime. Voir un acteur incarner successivement quatre actrices aux prises avec ce même chef d’œuvre, c’est sublimement désopilant. Accompagné au piano par Mathieu El Fassi, l’excellent Michel Fau, drapé de voiles, campe la fille surréaliste de Sarah Bernhardt et de la Castafiore. Commençant son « Récital Emphatique » avec Saint-Saëns (« Samson et Dalila ») pour le conclure avec Stéphanie de Monaco, il montre qu’il ne recule devant aucune montagne du répertoire. C’est irrésistible de bout en bout.
F.R. – Le Nouvel Observateur