L’artiste
Son père, originaire de Valence, était ébéniste et sympathisant anarchiste. Paco Ibañez passe sa petite enfance à Barcelone, puis la famille est obligée de fuir vers la France pendant la Guerre d'Espagne en 1937. Mais pendant la Seconde Guerre mondiale, son père est arrêté par la police du Régime de Vichy et incarcéré dans le camp de concentration d’Argelès-sur-Mer.
La mère, d'origine basque, et ses quatre enfants retournent au Pays basque, en Espagne, où ils se cachent dans la famille. En 1948, ils passent clandestinement la frontière pour retrouver le père à Perpignan. En 1951, Paco Ibañez à Paris. Il participe à un trio réputé de musique sud-américaine avec Jesús-Rafael Soto et Carlos Caceres Sobrea.
En 1958, une amie de Paco Ibañez et de Pierre Pascal fait écouter à Salvador Dalí une maquette du disque de Paco contenant quelques chansons de Lorca et de Góngora. Après l'écoute, Dalí demande à voir le « muchacho » qui avait enregistré ces chansons. Lorsque les deux artistes font connaissance, ils ont l'idée d'illustrer la pochette avec un dessin réalisé par le peintre. C’est ainsi que Paco entame une étroite relation avec le monde de la poésie et la littérature en général, mais aussi avec les arts plastiques.
En 1964 il enregistre son premier disque mais le succès viendra un peu plus tard. En 1966, il fonde avec différents activistes culturels La Carraca où l'on présente des spectacles en langue espagnole (représentations théâtrales, expositions de peinture, colloques littéraires, manifestations culturelles et projections cinématographiques).
En février 1968, Paco Ibáñez fait son premier concert officiel en Espagne, à Manresa mais il s'était déjà produit plusieurs fois à Cadaquès de façon plus ou moins clandestine grâce à la proximité géographique de la frontière française. Juste après, il s'installe à Barcelone où son amitié avec le poète José Agustín Goytisolo se transforma en une intime collaboration.
En mai 1968, dans une émission de la télévision française réalisée en direct par Raoul Sangla, il présente son disque ainsi que le peintre Ortega qui avait réalisé les illustrations de la pochette. Le succès arrive dans les années 1968–1969. En mai 1969, pour fêter les événements de mai 68, il se produit dans la cour de la Sorbonne et devint ensuite un des symboles de la lutte des étudiants.
En décembre 1969, il se produit à l’Olympia où il chante pour la première fois en public La mala reputación ou La Mauvaise Réputation de Brassens traduite en espagnol. Il fut interdit en Espagne en 1971. En 1990, il retourna vivre en Espagne. Il vit à Barcelone depuis 1994.
Il n’a jamais écrit les textes de ses chansons mais a mis en musique des poèmes, des grands poètes espagnols ou latino-américains du xxe siècle comme Georges Brassens, Rafael Alberti ou encore Federico Garcia Loca.
Ce qu’ils disent de lui
« ...La Foire du Trône est le lieu approprié et essentiellement anti- tragique où célébrer la mémoire la plus tragique de l’Espagne : celle de Federico García Lorca, chantée avec la musique la plus adéquate, qui aurait enchanté Lorca, par la plus espagnole de toutes les voix, celle de mon ami Ibáñez… »
Salvador Dalí
« Paco Ibáñez, en plus de se chanter lui-même, fait quelque chose de plus collectif et de plus difficile, il fait vivre par sa musique et sa voix les poètes classiques et contemporains... Il s’identifie à eux et donne à chacun le ton et le style qui lui conviennent, tout en leur imprimant à tous la marque de sa personnalité affirmée ou peut être celle de leur secrète parenté. Toute la poésie espagnole, et moi en particulier en tant que l’un de ses modestes représentants, nous devons remercier Paco Ibáñez d’avoir donné vie à nos vers et de les avoir largement diffusés. Mais je suis certain que son plus grand bonheur, au-delà de ma propre satisfaction, c’est la reconnaissance du peuple, de son public – dont nous faisons partie nous, les poètes. »
Gabriel Celaya
« ...la provocation de Paco est essentiellement culturelle...
Plus de vingt ans se sont écoulés depuis “Andaluces de Jaén (Andalous de Jaén)” ou “A galopar (Au galop)” et ces poèmes n’ont pas perdu leur sens fondamental de poésie au service de l’émancipation individuelle et sociale… aujourd’hui ils offrent une critique franche et directe des ennemis successifs d’une telle émancipation ».
Manuel Vázquez Montalbán
« Je veux faire parvenir à Paco Ibáñez le témoignage de mon admiration car à travers sa voix mémorable, des milliers de personnes ont découvert l’univers transcendant de la poésie.
Il représente la tradition ancienne des troubadours qui, avec leurs guitares et leur chant, révélaient des événements terribles et nobles, ainsi que les sentiments les plus profonds qu’abrite le coeur des êtres humains.
Comme il l’a fait pour des générations, l’oeuvre de Paco Ibáñez indique un chemin sur lequel il est indispensable de s’aventurer. Son oeuvre est si moderne que les jeunes s’approchent avec ferveur pour l’écouter. »
Ernesto Sábato
La mala reputacion (d'après La mauvaise réputation de Georges Brassens)
Distribution
- Chanteur : Paco Ibañez
Nouveautés 2016-17
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Presse
« Le 20 novembre, le chanteur espagnol va fêter ses 80 ans dans une époque où bien des idéaux semblent s’être évaporés, comme écrasés sous la complexité du monde. L’espoir a pris des rides, les révolutionnaires aussi. Paco Ibañez, pourtant, n’a pas perdu de sa colère, ni de cette force de conviction qui lui permet de s’indigner encore et de se bagarrer toujours. »
Raphaëlle Rérolle, lemonde.fr, 6 Novembre 2014