Isabelle Luccioni est une artiste inclassable : dans un monde obsédé par le temps elle décide d’accorder deux ans à l’œuvre de Joyce, elle rencontre la traductrice d’Ulysse, s’imprègne du roman…
Avec son double regard de metteuse en scène et comédienne, Isabelle Luccioni se lance le pari de jouer le monologue de Molly, ultime chapitre du roman de Joyce. Dans ce chapitre, la femme de Léopold Bloom, personnage central du livre, est allongée dans son lit et laisse aller le flot de ses pensées. À la lisière du sommeil, cette femme délivre un monologue torrentiel. La parole s’écoule librement et nous offre une plongée au cœur de l’inconscient.
La comédienne reprend ce texte et l’adapte à la scène accompagnée d’un musicien.
Sur scène, Isabelle Luccioni mêle les disciplines (le jeu, le chant) et captive le public. Le tout est mis en relief par les lumières par Bruno Wagner.
La performance a été jouée au Théâtre Garonne de Toulouse en avril 2015.
Note d'intention d'Isabelle Luccioni
Le roman Ulysse de James Joyce retrace le périple incroyable sur une seule journée de Léopold Bloom dans Dublin, le 16 juin 1904 ( jour ou Joyce rencontra sa femme Nora B...). A la fin de l’épisode XXVII, Léopold accompagné de son ami Stéphen Dédalus retourne chez lui passablement éméché. Il décide de quitter Stéphen et rentre chez lui . Il est 3h du matin. Il se couche et s’endort tête bêche près de sa femme (Molly) dans le lit conjugal. L’épisode XVIII commence par le monologue de Molly. En milieu de nuit dans son lit, cette femme déroule sa pensée, dans un flux incessant, comme le sang, comme l’eau qui compose notre corps. Sac et ressac de la pensée... les vagues de notre inconscient. Elle est dans un état de pré-sommeil, à la frontière, à la lisière du sommeil.
Fascinant, ce monologue torrentiel ouvre sur la nuit où se dilatent les forces telluriques de la parole, du corps de Molly : c’est dans la nuit souvent que l’on s’abandonne, c’est dans la nuit que les amants s’unissent, et que l’on murmure un secret et c’est dans la nuit toujours que se jouent les terreurs enfantines. Il ouvre sur cette nuit de l’inconscient.
Lire "Ulysse" de James Joyce, et particulièrement le monologue final de Molly, est une aventure de lecteur vertigineuse. Le dire, est une sensation physique jouissive, organique " A s’en faire péter la machoire !" (extrait du texte) dans la respiration qu’elle implique, une expérience du souffle, qui traverse cette écriture, pulsation interne du "corps" du texte, du corps de Molly B. »
Distribution
- Metteuse en scène / Comédienne : Isabelle Luccioni
- Accompagnement artistique : Laurence Bienvenue
- Scénographe : Toni Casalonga
- Dramaturgie : Céline Astrié
- Créateur Images : Bruno Wagner
- Créateur Lumières : Christian Toullec
- Créateur sonore : Arnaud Romet
- Conseil artistique : Isabelle Ayache
- Musicien : Philippe Gelda
Production Compagnie Oui Bizarre / Coproduction Le théâtre Garonne - Scène Européenne –Toulouse, Le Parvis, Scène Nationale de Tarbes Pyrénées, Scène Conventionnée Théâtre et Théâtre Musical – Figeac/Saint-Céré, Théâtre le Hangar - association Lohengrin, Le Ring et Théâtre 2 l’Acte
Presse
Mise en scène et interprétée par Isabelle Luccioni, cette pièce relève avec sobriété et sensibilité le défi qui consiste à transposer sur scène le fameux monologue de Molly Bloom à la fin de l’Ulysse de James Joyce. Lesinrocks.com, mars 2015