LE RÊVE D'ELEKTRAClément Bondu

Une errance dans la nuit athénienne, un songe sous les yeux de la déesse.  

C’est l’été, au bord de la Méditerranée. En Espagne, un homme abandonne sa voiture accidentée dans un ravin et se met à marcher. Il ne va nulle part, passe d’un paysage à l’autre et semble renouer avec des mondes invisibles.

Même mer, autre rivage. Athènes. Pleine nuit. Depuis plusieurs jours, la ville est cernée par les incendies. Elektra n’arrive pas à dormir. Elle va au cinéma Oasis, rêve de vivre d’autres aventures, marche sans fin. Un chien perdu l’accompagne dans sa dérive.

Et au milieu du chaos, émergent des énergies vitales, pleines de désir et de liberté. Comme la possibilité d’une oasis dans le désert.

Extrait de note d'intention 

"Il s’agit ici d’errances, celle d’un homme le long des rives de la Méditerranée, entre l'Espagne et la France, celle d’une femme dans les rues d’Athènes, et celle d'un chien, perdu lui aussi, à moins qu’il ne soit leur guide secret ? Ces êtres en mouvement, déplacés ou en déplacement, questionnent les frontières, les migrations, notre rapport aux paysages et aux langues, la place des humains parmi les vivants. Il s’agit aussi de rendre floues les frontières entre réalité et fiction, dans un espace proche de ce qu’on appelle pour décrire une certaine littérature latino-américaine de la seconde moitié du XXᵉ siècle, le « réalisme magique », dans un climat de mise en doute et d’étrangeté.

Ce qui me passionne au théâtre, c’est de créer un univers plastique à partir d'une langue non-théâtrale, de mêler la puissance des interprètes avec l’ampleur romanesque, et l’outil cinématographique. Je porte une grande attention aux images. Le cinéma est inhérent à mon travail de plateau. Les sous-titres projetés lors des scènes parlées en grec ou en espagnol seront totalement intégrés à la scénographie, participant en eux-mêmes du décor. La danse et la musique seront également très présentes dans mon spectacle. Le langage chorégraphique et l’environnement sonore contribueront à créer la puissance et l'énergie vitale que je souhaite voir émerger dans cette création. [...] Tous les personnages du spectacle sont des êtres en lutte. Ils luttent pour continuer, respirer, survivre et trouver un sens. Ils luttent pour croire à la magie, quand bien même cernée par un monde en flammes.

Comment le soleil, symbole même de l’été, des vacances et de la dolce vita, est-il devenu ce dieu méchant, cette présence noire qui brûle les forêts, étouffe le cœur des villes, les recouvre de cendres ? Comment la belle Méditerranée est-elle devenue cette déesse effrayante et mauvaise remplie de corps qui font naufrage ?".

Clément Bondu

Extrait

Après la séance, les amis parlent du film qu'on vient de voir ou d'autre chose,
ils veulent aller manger boire un verre
mais ils savent, ils ne m'attendent plus maintenant, ils disent
tu nous rejoins ?
et c'est ce que je fais, je dis
oui, je vous rejoins
et je reste un peu là, avec les fantômes.

(Silence.)

Le monde continue dans ses espaces.

(Silence.)

Tu as déjà vu un animal pleurer ?
Je veux dire, un grand animal ?
Et un dieu ?
Tu as déjà vu un dieu pleurer ?
Hier, j'ai écrit le plus court poème de ma vie.
Je vais vous le dire.

« Le monde brûle
et les dieux ont soif. »

[...]

Je prends mon ticket
traverse le hall rouge à la peinture écaillée
écoute le bruit de mes semelles sur les graviers
et m'assois sur une chaise
premier rang, plein milieu
entre les statues, les chèvrefeuilles, les bougainvilliers.
Les gens s'installent peu à peu
j'entends derrière moi
le claquement des cannettes qui s'ouvrent dans un bruit sec
le craquement des pop-corn contre l'émail...
Je me sens bien, à ma place.
J'ai l'impression de faire partie de quelque chose.
On est sous les étoiles
un jardin, une ville, la nuit
on part dans les histoires.

Distribution
  • Texte et mise en scène : Clément Bondu
  • Avec : Florian Bardet, Clément Bondu, Isabel Aimé González Sola, Eriphyle Kitzoglou, et la chienne T'aime
  • Metteuse en scène animalière : Valérie Récher
  • Scénographie et costumes : Charles Chauvet
  • Lumières : Nicolas Galland
  • Musique et sons : Sandax
  • Réalisation des décors dans les Ateliers du Théâtre delaCité sous la direction de : Michaël Labat
  • La toile peinte du décor est une œuvre de l’artiste : Alizée Gazeau
  • Réalisation des costumes dans les Ateliers du ThéâtredelaCité sous la direction de : Nathalie Trouvé
  • Régie générale : Léo Thévenon
  • Régie plateau : Laurent Fourmy
  • Régie lumière : Sadock Mouelhi
  • Régie vidéo et son : Yann Sandeau
  • Tournage à Athènes : Prise de son Inès Sassi
  • Prise de vues : Clément Bondu
Spectacle en français, grec, espagnol et anglais, surtitré en français

Presse

L’artiste pluridisciplinaire met tous ses talents au service d’une forme envoûtante qui mêle la poésie des mots à celle des images. […] Clément Bondu conçoit un objet rare qui semble fait de la même matière que les songes. Son sens de la formule y rencontre une esthétique nébuleuse, formant un espace ambigu où s’entrelacent les langues. Or c’est précisément parce que cette pièce est impalpable qu’elle se reçoit avec tant d’évidence.
L'Œil d'Olivier

Au ThéâtredelaCité, Clément Bondu signe une pièce singulière, où les préoccupations écologiques et existentielles de la jeunesse actuelle rencontrent l’univers de David Lynch. […] Telle est la force des œuvres irrésolues : elles nous habitent et nous travaillent bien longtemps après la représentation. Elles nous ensorcellent.
Seneweb

 

 

 

 

Production ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie ; Année Zéro
Soutien Fondation d’entreprise Hermès et de la DRAC Occitanie
Coproduction L’Archipel – scène nationale de Perpignan, Théâtre Molière – Scène nationale archipel de Thau / GIE FONDOC, ScénOgraph – Scène conventionnée de Saint-Céré, L’Astrada Marciac
Soutien à la résidence d’écriture Théâtre de Lorient – Centre Dramatique National, La Marelle – Marseille
Le texte de la première partie du spectacle est adapté du roman de Clément Bondu Comme un grand animal obscur, publié aux éditions La Contre Allée en octobre 2025.
Remerciements
Yannis Pournaras, Dimitris Angelou, Katerina Daliani, Benoît Durandin, José Manuel Ibirma, Sotiris Karkanias, Nicolas Pallier, Chara Skopetea et Vassiana Skopetea
© Victor Charrier
Représentations

Théâtre de l'Usine, Saint-Céré
  • vendredi 14 novembre 2025 20h30
Informations

Tarif C
Durée 1h30
À partir de 15 ans

Spectacle en français, grec, espagnol et anglais, surtitré en français

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