Un puissant questionnement sur la portée éthique et métaphysique de l’art, inspiré des dialogues "instantanés" de Maxime Kurvers avec Yoshi Oïda.
C’est un coup du sort d’une malheureuse ironie : Yoshi Oida étant inopinément souffrant, il se voit dans l’impossibilité de venir jouer 4 questions à Yoshi Oida.
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L'acteur rusé
Après avoir quitté ma loge, je vais prendre un verre dans un café. Parfois, même là, les gens viennent me complimenter. Je suis content qu’ils aient apprécié de voir le personnage dans la pièce. Ce personnage a pleuré, hurlé ou traversé des sentiments extrêmes d’amour et de haine, mais rien n’était vrai, c’était quelque chose joué par l’acteur Yoshi Oïda. Et je réalise soudain que même ici dans ce café, je continue à jouer un personnage : celui d’un acteur appelé « Yoshi Oïda ». J’essaie de le rendre intéressant en lui apportant des qualités et des détails : « gentil », « amusant », « charmant », « intéressant », « drôle », « délicat », « taquin ».
Puis je rentre chez moi et me prépare à aller me coucher. J’ôte mes vêtements et laisse derrière moi la responsabilité de jouer tout personnage quel qu’il soit. En me brossant les dents, je regarde dans le miroir de la salle de bain. Je vois le visage qui porte les attributs d’ « homme » , « âgé », « japonais ». Tout à coup, une autre question se pose à moi : ce visage dans le miroir est-il mon « être » véritable ou n’est-ce qu’un personnage de plus ? Y a-t-il quelqu’un d’autre derrière lui ? Sur scène, le rideau s’est baissé sur mon personnage, mais Yoshi Oïda continue d’exister. Mais que se passera-t-il quand le rideau tombera sur Yoshi Oïda ? Je ne sais pas.
Lorsque Ikkyu mourut, un élève demanda à sa compagne : « Qu’est-ce que la mort ? » Elle répondit : « Quelqu’un impatient d’aller plus loin. »
Yoshi Oïda, L’acteur rusé
La Biennale - Festival international des arts vivants Toulouse Occitanie
La Biennale, Festival international des arts vivants, est le rendez-vous culturel de la rentrée, temps fort foisonnant et festif sur l’ensemble de la métropole toulousaine. Pendant plus de deux semaines, La Biennale accueille des artistes des quatre coins du monde et nous offre à voir la richesse de la création contemporaine en proposant une programmation pluridisciplinaire intense et originale dans l’espace public et dans plus de 25 lieux. La Biennale fédère une quarantaine de partenaires culturels qui imaginent une rentrée populaire, audacieuse et cosmopolite pour nous inciter à faire un pas de côté en ouvrant nos regards sur de nouvelles facettes du spectacle vivant d’aujourd’hui.
Distribution
- Maxime Kurvers
- Yoshi Oïda
- Lumières : Manon Lauriol
- Masque de Kagura, atelier de Kakita Katsuro : Hamada
Presse
Conversation entre le cadet et l’aîné, entre Maxime Kurvers et Yoshi Oïda, 4 questions… traite, via un dialogue en partie improvisé et illustré, du jeu d’acteur, mais aussi de l’être humain dans son environnement.
Journal La Terrasse
Maxime Kurvers met en scène un dialogue performé avec l’acteur et théoricien japonais Yoshi Oïda. Elle interroge, au fil d’incursions dans ses mémoires, le rôle et la fonction sociale des interprètes. Ce faisant, il pose aussi la question beaucoup plus large de la portée éthique et métaphysique du théâtre.
Scène Web
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Production La Commune CDN d’Aubervilliers, MDCCCLXXI (Paris)
Coréalisation Maison de la culture du Japon à Paris ; Festival d’Automne à Paris
Projet du Focus Lituanie de La Biennale présenté dans le cadre et avec le soutien de la Saison de la Lituanie en France 2024.
Soutien de la Maison de la Culture du Japon à Paris - Fondation du Japon et celui de la Saison Foundation à Tokyo
Soutien de la Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises, abritée par la Fondation de France et de la Fondation franco-japonaise Sasakawa
© Pierre Grosbois