Anne Lefèvre metteur en scène, actrice, autrice, directrice du Théâtre Le Vent des Signes
"Anne Lefèvre a quelque chose de Brigitte Fontaine. Un engagement insaisissable qui rend les femmes libres. Sensible, volubile, intense, généreuse, Anne Lefèvre ne prend pas le micro pour chanter mais pour parler de nous. De nos craintes, de nos doutes, de nos espoirs secrets ou encore de notre volonté enfouie de changer le monde, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…"
Jean-Luc Martinez La Dépêche du Midi /Toulouse
A 29 ans, elle vérifie qu’elle doit être comédienne, ce métier qui l’interroge depuis toujours. Reçue au Conservatoire de Bordeaux, elle rencontre son premier maître : Gérard Laurent. Œil laser. Accompagnateur de choix.
A Paris, ses deux maîtres suivants Melinda Mariass et Blanche Salant ont cette même exigence, efficace cadeau d’accompagnement vers l’unique de soi et la responsabilité. Trois maîtres convaincus que ces métiers d’art procèdent de 5% de talent et de 95% de transpiration.
Son parcours de théâtre est fondé sur une intranquillité foncière : ce monde, comment y participer sans y rajouter de l’abîme ? Comment générer de la construction en lieu et place de la déconstruction ?
Deux fois Coup de pouce au Off à Avignon, elle tourne sur le territoire français puis fonde, à Toulouse, Le Vent des Signes, lieu de fabrique où se croisent des artistes soucieux d’interroger le monde d’aujourd’hui à travers des formes contemporaines hybrides et performatives.
Maîtres-mots à son écriture et à ses mises en œuvre : libre arbitre et responsabilité individuelle. Convocation du vivant.
Le Théâtre Le Vent des Signes est conventionné par la Ville de Toulouse depuis 2012, par le Conseil départemental 31 depuis 2017 et par le Ministère de la Cuture, dans le cadre du dispositif Atelier de Fabrique Artistique, depuis 2018.
Dit autrement //// Anne Lefèvre, avec intégrité et détermination joyeuse, pratique le questionnement du monde dans des langues d’aujourd’hui, en complicité avec des artistes soucieux d’humanité. Convoque les individus autour de propositions artistiques dont on pourrait dire qu’elles procèdent du geste même de la cène, du partage même d’un repas soigneusement préparé à des fins de construction et non de déconstruction de l’être.
Responsabilité de l’artiste dans le choix de ses convocations autour de propos, fonds et formes, qui interrogent, stimulent, encouragent l’esprit, mettent en mouvement la pensée, revisitent nos certitudes.
Sa démarche artistique est avant tout un process où le cœur du poème se donne à voir et entendre dans des écritures de plateau ancrées dans des exigences performatives et pluridisciplinaires portées par des acteurs, artistes, écrivains… tout entiers investis dans l’adresse d’un dire vital aux présents.
Le texte en est un élément constitutif indéniable mais pas le seul. Le mouvement, la danse, la vidéo, le son, la musique, l’instant, la surprise incarnée et palpitante, le soin que l’acte apporte en sont tout autant essentiels.
Comme dans une construction amoureuse, il s’agit de construire AVEC. Dans un rapport vivant à soi et à l’autre, dans un rapport attentif au monde. Dans la convocation d’un libre arbitre individuel consubstantiel de ce qu’est le vivant.